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Libération

Que le roi soit son propre bouffon

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La Semaine de Breyten Breytenbach.
par Breyten Breytenbach
publié le 10 juillet 2010 à 0h00

Samedi

Dégoût de soi

Prendre note de la «texture de la vie», représentée sans relâche, est censé élargir notre prise de conscience d’une humanité partagée et rendre plus fort l’individu en «googlisant» le monde. Mais le médium est le message, notre compréhension étant formatée par la diffusion de cogitations sur le pouvoir et la cupidité. Les «informations» que nous recevons proviennent de journalistes qui discutent entre eux et amplifient les idées préconçues. Nous assimilons, l’esprit complètement tétanisé. La complexité du monde est réduite à un bourdonnement de vuvuzelas. Ou à un brouhaha de paroles indistinctes. Notre apathie nous mène au dégoût de soi. Il n’est pas étonnant que nous en arrivions à accepter les drones qui tuent sans discernement d’une altitude clinique. Deux cents personnes meurent dans des conditions atroces au Congo quand un camion-citerne dont ils essayaient de siphonner l’essence explose. Des narco-politiciens confortent leur propre légalité par des élections au Mexique ? Avons-nous pour président français un diable à ressort qui gambade comme un chiot pour capter l’attention des dirigeants mondiaux ? Ces zombies sont-ils des présidents à vie africains siégeant à la table du G 20 pour fourrer les miettes dans leur poche ? Herr Blatter, président de la Fifa, a-t-il conféré de la dignité au continent en choisissant l’Afrique du Sud pour assouvir l’appétit de fric insatiable de son organisation ?

Dimanche