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TRIBUNE

La Belgique : stop ou encore ?

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La Semaine d'Yvon Toussaint.
par Yvon Toussaint
publié le 7 août 2010 à 0h00

SAMEDI

Un Râle avant l’évaporation ?

Parenthèse des vacances oblige, je l’avais perdue de vue ma petite Belgique. Trois semaines loin d’elle et sans guère de ses nouvelles alors que je l’avais quittée au bord de l’apoplexie. Ou de l’évaporation. Je la retrouve en cet ultime jour de juillet. Elle n’a pas bougé d’une ligne durant mon absence : une grosse méduse échouée sur le rivage de cette mer du Nord dont on sait depuis Brel qu’elle est son dernier terrain vague.

On me dit, pourtant, qu'elle a parfois tressauté. Qu'elle a étouffé un bâillement alors que le monde politique «se taisait dans toutes les langues». Et qu'il lui est arrivé d'émettre comme un râle dans l'oreillette du préformateur chargé, selon ses propres termes, de «concilier l'inconciliable».

Inconciliable est le mot. D’abord parce que le système électoral belge débouche implacablement sur des coalitions contre-nature qui n’accouchent que de politiques sinon antinomiques, du moins incohérentes. Toute combinaison alliera nécessairement le cru et le cuit, le doux et le sévère, la rose et le réséda.

Circonstance aggravante, les dernières élections se sont soldées par un double triomphe pour les deux formations politiques les plus divergentes qui soient : un Parti socialiste résigné à ce que «le centre de gravité se déplace du fédéral vers les entités fédérées» et une N-VA composée de fondamentalistes flamands, partisans d'un confédéralisme maximaliste (tout s