Eric, c’est évidemment Woerth, et Brice bien sûr est Hortefeux, mais l’un et l’autre, on pourrait les appeler Winamax, du nom de cet organisme de paris en ligne dont l’intitulé énonce tout à la fois un programme, une raison d’être et, si l’on ose dire, un style. Winamax (en français : ramasse un maximum, prends la thune, fous-t’en plein les fouilles, gave-toi sur les cadavres), voilà, en un mot contractés, les moyens et la fin du sarkozysme, dont ces deux-là constituent en cette rentrée les branlants piliers. Les éructations insensées du second pour faire oublier les trafics d’influence du premier, c’est un pari en ligne qui a toutes les apparences d’un tapis de poker, un quitte ou double sur la réforme des retraites et l’obsession sécuritaire (1); l’une ne va pas sans l’autre. Worth et Hortefeux, deux pauvres cartes élimées-biseautées, deux ministres dévalués dans leur propre camp, et n’en ayant l’un ni l’autre fini avec la justice: Woerth, pour certaine affaire Bettencourt qui court toujours, Hortefeux, condamné pour injure raciale, et dont on appréciera bientôt l’arrêt de son procès en appel.
On dit que cette main est pauvre, que ce coup serait hasardeux, que l’automne sera chaud, et rude la rentrée. Mais si l’on peut certes augurer qu’elle sera bruyante, la partie n’est pas jouée. Comme dans la publicité pour Winamax, l’important n’est pas les cartes, mais ce qu’on en fait. Considérer, donc, à la table, un adversaire, ici identifié par le terme «opposition». Alors, malgré