Cette carte est révélatrice d'une représentation très élémentaire, qu'a contribué à forger la saga de Coppola. Les décors sont souvent de véritables lieux communs. Ainsi, le Parrain I et II ne montrent de la Sicile qu'un versant archaïque et rural - rudesse des paysages, mafieux maniant l'explosif -, tandis que les Etats-Unis sont conformes à une certaine idée du rêve américain, entre paillettes et modernité.
Chaque partie se déroule sur les deux continents, la fiction restituant fidèlement les relations d'échange entre la mafia sicilienne et la Cosa Nostra américaine. Ainsi, la traversée de l'Atlantique constitue le passage presque obligé des carrières des mafieux : qu'ils fuient le Vieux Continent parce qu'ils sont en délicatesse avec la justice ou pour échapper aux guerres de clan, comme le fait Michael Corleone.
La géographie américaine rend compte de la diversité des intérêts mafieux : casinos, hôtels de luxe à l’ouest, marché de la protection dans la ville de New York et trafic de drogue.
Dans le Parrain III, la scène italienne s'élargit : Palerme, Rome et le Vatican, des lieux qui font écho aux révélations sur les rapports entre le pouvoir politique italien, le Vatican et la mafia. La mafia italo-américaine n'est en aucune façon une simple exportation de la mafia sicilienne. Les témoignages de repentis concordent : une fois aux Etats-Unis, le mafieux sicilien est un homme neuf. Il a une réputation, des intérêts économiques mais il ne devient pa