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Libération

Nos pieds pour marcher, nos yeux pour pleurer

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publié le 3 septembre 2010 à 0h00

Donc, demain, samedi 4 septembre, manif. Et lundi 6, manif. Et mardi 7, manif. Mais en prenant bien garde, s’il vous plaît, à ne pas dépaver la chaussée que nous allons fouler. Surtout, pas de provocations ! Nous allons marcher pour montrer «notre détermination». Ah, mais ! Et voici soudain qu’au lieu de nous requinquer, cette orgie de cortèges en perspective nous amollit le mollet.

Au fait, pourquoi, contre quoi, allons-nous manifester ? Demain samedi, à l'appel d'une cinquantaine d'organisations «citoyennes» et certainement respectables, nous allons marcher contre «la xénophobie et la politique du pilori» que nous ont ressassées tout l'été les sicaires du sarkozysme, hargneux roquets néopétainistes, aboyeurs de toutes les rafles et de toutes les discriminations Voleurs de poules, de pommes ou de bicyclettes, «musulmans polygames», adolescents saccageurs de maternelles (et leurs géniteurs), «mendiants agressifs» et squatteurs de terrains vagues, dealers de shit et insulteurs de drapeau, au trou, au bagne et aux frontières, puisqu'il est bien entendu que ce vaste gibier de déchéance nationale ne saurait être français, selon les critères identitaires de MM. Besson et Hortefeux. Bonne raison de manifester, certainement, encore que, considérant la quantité d'outrages dont l'exécutif se rend coupable à l'endroit de la République, la désobéissance civique et ostensiblement permanente pourrait bien se révéler une réponse mieux adaptée.

La République vaut bien cela, sans dou