Mostra jour six. Soudain, on ne voit (presque) plus que des films avec des cadavres. Des corps qu'on manipule, qu'on ouvre, qu'on recoud, qu'on enterre, qu'on déterre. Le week-end et le lundi sont blêmes : le Dernier Voyage de Tanya d'Aleksei Fedorchenko, Post Mortem de Pablo Larraín, Promises Written in Water de Vincent Gallo, le Fossé de Wang Bing. Des monceaux de cadavres.
On décide pourtant de se concentrer sur Gallo et, chose inédite et grève aidant, de proposer un extended remix de cet article sur le Net (1) afin d'inhumer dignement tous ces morts.
crayeux. C'est le troisième film de Vincent Gallo en douze ans, après les vampiriques Buffalo' 66 (1998) et The Brown Bunny (2004). Histoire d'énerver le festivalier, le catalogue indique : «Le film est écrit, réalisé et produit par Vincent Gallo. Aucune autre information ne sera fournie.» Et sous la rubrique «note du réalisateur» : «No Comment.»
Dès le générique, qui égrène environ dix fois le nom de Gallo, la salle rigole comme une brebis sous le couteau d’Abraham. Plus loin, au bout d’une séquence où Gallo fume une clope en temps quasi réel et en silence, mêmes rires quand il finit par pousser un soupir d’exaspération à l’écran.
Voir un film de Gallo, c’est-à-dire nécessairement aussi avec Gallo dans le presque unique et premier rôle, mangeant tout l’écran comme ses yeux cernés lui perforent le visage, c’est accepter le choc des