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Libération

Il faut laisser la nation à sa place (à droite)

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publié le 17 septembre 2010 à 0h00

Quand est-ce qu’il dégage, le ministre Hortefeux, raciste avéré et rafleur sans vergogne, à coups de bulldozers et de circulaires ? Et le ministre Besson son comparse, menteur patenté et systémique, quand est-ce qu’il dégage ? Ces deux-là font partie d’un exécutif censé incarner, de quelque façon qu’on le nomme, l’Etat, la République, la Nation, l’Etat-Nation… Ceux qui nous gouvernent, en tout cas… Ces deux-là, pour ne prendre que ces deux-là, qui font la paire, établissent que notre capacité à supporter l’insupportable est incommensurable.

Mardi, pour nous réveiller, sans doute, la une de Libération s'ornait de la petite main jaune de SOS Racisme (emblème si galvaudé depuis sa discutable naissance, en 1984, qu'on vit même le Front national y poser sa grosse pogne tricolore pour en détourner le «Touche pas à mon pote» en «Touche pas à ma France».) Elle sonnait en manchette, comme un coup de clairon, un incongru «Touche pas à ma nation», intitulé d'un appel promu avec SOS Racisme, donc, et la revue La Règle du jeu, de l'actionnaire de Libé Bernard-Henri Lévy. A propos de ces choix partenaires et partisans, on s'abstiendra ici d'un commentaire qui, polémique, serait dans ces pages forcément parasite. Aussi s'attachera-t-on plus sereinement à tenter de décrypter le sens, hic et nunc, de cette revendication de «nation», terme si puissamment signifiant, si lourdement connoté, qu'on s'étonna de ne pas le lire a