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Libération

Les fuites du Niagara

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publié le 18 septembre 2010 à 0h00

Une fuite, ça va ; trois fuites, bonjour les dégâts. C'est quand il y en a plusieurs que ça pose un problème, pas besoin d'être Brice Hortefeux pour le comprendre. On a l'impression que la réforme des retraites sert à détourner l'attention de l'affaire qu'il faut désormais appeler Bettencourt-Banier-Eric Woerth-Florence Woerth-Sarkozy-ministère de la Justice-le Monde, comme si on voulait créer autour un nuage de fumée. Mais pas de fuite sans feu. Et, à force de fuites, on risque d'en arriver au sauve-qui-peut. La crainte de la droite, ça doit être que les électeurs fuient. L'affaire est en train de kärcheriser l'UMP qui pourrait se retrouver nettoyée à la présidentielle. Elle n'aurait rien contre un plombier polonais pour colmater tout ça. Parce que, au rythme où ça va, la droite n'a pas fini d'écoper. Il ne va plus falloir nous faire passer l'éponge mais la serpillière. Plus une semaine sans nouvelle révélation dans les médias, la fuite au prochain numéro. Si le Président n'est jamais aussi bon que dans l'adversité, ça va faire mal.

On connaissait la fuite des cerveaux et la fuite des capitaux, voici celle des infos. Tout fuit, l’emploi, le pouvoir d’achat, l’image de la France et la cote de son président. C’est comme si on était mithridatisé par les fuites perpétuelles : une petite goutte chaque jour et, hop, on en arrive à boire son verre comme les autres. Il y a bien quelqu’un qui finira par boire la tasse. Tant de fuites, ça frôle l’incontinence. Le ministre du