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Libération

On a tous droit à un conflit d’intérêts

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publié le 2 octobre 2010 à 0h00

Toute la droite était sur le pont pour défendre Eric Woerth empêtré dans ses multiples affaires, elle l'est maintenant pour attaquer Martin Hirsch qui publie Pour en finir avec les conflits d'intérêts. La droite appelle la Seconde Guerre mondiale à la rescousse et accuse l'ancien haut-commissaire de faire dans la «délation», va-t-on l'appeller «le kapo Hirsch» ? Ça fait un peu cour de récré. Cette façon de répondre permettrait de supprimer la publicité autour de n'importe quel scandale : il y a toujours quelqu'un qui a cafté. L'UMP serait plus efficace en portant aux nues le conflit d'intérêts. Que serait un monde sans conflits d'intérêts si ce n'est un monde sans intérêt ? On connaît déjà les conflits d'inintérêt - là-bas, en Afrique, ils n'arrêtent pas de faire des guerres dont on ne se soucie, modérément, que par à-coups (ce n'est pas le moment du Darfour, ces temps-ci). Et puis on ne peut pas empêcher les conflits d'intérêt chronologiques. La droite doit regretter d'avoir naguère soutenu Martin Hirsch du bout des lèvres. Et quand on se trompe - on vote pour le candidat promettant plus de travail et plus d'argent et on se retrouve au chômage -, on n'est pas victime d'un conflit d'intérêts ?

On imagine les parents d'un ado difficile aller consulter : «Il n'a aucun conflit d'intérêt. Est-ce normal, docteur ?» Et tous ces gens capables de dire : «J'aime tous mes enfants pareil, mon père et ma mère pareil, ma femme et ma maîtresse, mon mari et mon am