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Libération

L’anti-sarkozysme, un programme minimum

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publié le 8 octobre 2010 à 0h00

C'était un soir de la semaine dernière, on a oublié quel, mais vers jeudi ou vendredi, je crois… Sur un plateau télé quotidiennement vespéral, bruyamment attablés et à peu près inaudibles, quatre animateurs de quatre radios qui font, dit-on, l'opinion matutinale, s'autocontemplaient. Il y avait, par ordre alphabétique, l'Aphatie de RTL, le Bourdin de RMC, le Cohen de France Inter et l'Elkabbach d'Europe 1, et longtemps qu'on n'avait vu une telle vacuité astiquer avec une telle complaisance les clefs usées d'un connivent néant. A coups de «on se lève tôt et c'est bien fatiguant», de «avec les politiques, je déjeune quelquefois mais je ne dîne pas» et de «je dîne quelquefois mais je ne couche jamais», les quatre donnaient, à leur corps défendant, la mesure d'un temps suspendu depuis trop de semaines à un remaniement ministériel annoncé qu'ils ne pouvaient plus supputer qu'en le radotant.

En l'attendant, rien. Même le concours de pronostics gambergeant, selon la rondeur d'une petite phrase, la rigueur d'un nœud de cravate ou la vigueur d'un brushing, Alliot-Marie à Matignon, ou Borloo, ou Copé, ou Baroin, ou quelque autre qu'on n'attendrait pas, ou plus, ou que trop, va savoir, ne faisait plus recette… Au PS, le retour de Royal, le silence de Strauss-Kahn, la poussée de Hollande ou l'autorité d'Aubry faisaient dans les bouches le bruit d'un vinyle crachotant son usure. Dieux, que 2012 est loin, et qu'elle est longue