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Libération

Le «prendre aux cheveux», le Vieux Monde…

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publié le 15 octobre 2010 à 0h00

L’affaire, dérisoire, n’aurait jamais dû en faire une, n’était un tempo, une ambiance, une atmosphère donnant à la chose publique des accents aigus. Ainsi d’un mouvement social prenant prétexte de la réforme des retraites et lesté de semaine en semaine, puis de jour en jour, de mille frustrations accumulées, qui pose ouvertement la question d’une crise politique. Ainsi l’affaire prend-elle un sens qu’on ne lui aurait pas soupçonné.

L'affaire… Je parle du commentaire que fit Jean-Luc Mélenchon, sur la Toile et pour le réalisateur critique des médias Pierre Carles, d'un extrait de journal télévisé de France 2 que celui-ci lui soumettait, et ce qui s'ensuivit. On voyait, dans ce morceau de JT, le présentateur attitré David Pujadas soumettre à la question Xavier Mathieu, leader CGT de l'usine Continental de Clairvoix, après que ce dernier et ses camarades eurent, en avril 2009, cassé trois vitres et renversé deux ordinateurs à la sous-préfecture de Compiègne. (Ils avaient il est vrai quelques raisons d'être colère.) Et vous ne regrettez rien?, demandait en substance le journaliste au syndicaliste. Ce voyant, Mélenchon qualifia le premier de «salaud», puis explicitant son propos, de «larbin» ; et passa outre.

Avouons sans aucune vergogne que rien, dans cette appréciation, ne nous offusqua le moins du monde. Nous y avons entendu «salaud» comme un cri du cœur, et «larbin» comme un soupir de la raison; et, considérant le devenir du service public au