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Libération

«La Rolex à 50 ans»

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publié le 16 octobre 2010 à 0h00

Moins heureux que les mineurs chiliens, nous sommes toujours au fond du trou, et même des trous (assurance maladie, caisses de retraite…). On ne voit pas le bout du tunnel. On a bouché le trou de la finance mondiale en un éclair, les autres trous semblent de moins bonne composition, plus mal embouchés. Il paraît que l’arrivée des jeunes dans les manifestations était la crainte du pouvoir. Ces jeunes font toutefois un crédit exagéré à ce gouvernement s’ils pensent qu’il n’y aura pas d’autres réformes des retraites ces cinquante prochaines années. Mais, en fait, le pouvoir et les jeunes sont d’accord sur un point : que les plus âgés dégagent - du marché du travail pour ceux-ci et des pensions de retraite pour celui-là. Pour les vieux, l’hiver risque d’être caniculaire. Le sarkozysme nous promettait la Rolex à 50 ans, il nous propose la retraite à 67. Là où les jeunes ont raison, c’est que ce qu’on appelle désormais une réforme est la fonte des avantages sociaux. Pour la droite, les nouveaux héritiers sont les travailleurs. Ils ne veulent pas lâcher leur os, les vieux s’accrochent à leur niche retraite. Voici des gens dans la bouche de qui tombent tout rôtis des avantages sociaux exagérés qu’ils n’ont pas acquis eux-mêmes et dont ils bénéficient indûment en toute bonne conscience. Ce capital-là, le gouvernement a décidé de le taxer. Tous ces trop jeunes retraités sont-ils autre chose que de petits Jérôme Kerviel qui grèvent le budget de l’Etat ? On dirait qu’il y a les avantage