Si c'est Bernard Thibault qui le dit, fût-ce de façon discrète et un peu contournée (Libération de mercredi), la chose peut-être finira-t-elle par s'entendre ? Ainsi, des policiers pourraient-ils avoir infiltré les cortèges du mouvement social? Alors, des «violences» seraient susceptibles d'avoir «dénaturé» le sens des grèves, des «blocages» ou des manifestations ? Non ! En attendant celles de jeudi, qu'on aura honorées en rendant cette chronique avant leur avènement, revenons un peu sur cette question des «casseurs» dont on nous rebat les oreilles, depuis que «les jeunes» sont entrés dans la danse.
Avec badge ou brassard
Si le patron de la CGT a recensé dans des cortèges ou des piquets de grève des policiers «dissimulés sous des badges syndicaux», il a raison de les dénoncer. Ça ne mange pas de pain. Ce qui nous revient, de façon autrement virulente, c'est la présence de flics arborant non le badge du syndicaliste, mais la cagoule emblématique des habitants des «quartiers». Des témoignages précis venus de Paris, de Lyon ou de Chambéry les rapportent, qui font état de divers saccages suivis d'arrestations de casseurs présumés par des casseurs policiers. (On connaît ça, qui ne date pas d'hier, d'expérience.) Ces témoignages sont signés de correspondants éprouvés et fiables, et croisent partiellement ce que rapportent sur la Toile diverses vidéos qu'on se gardera ici de surinterpréter. Ils traduisent la stratégie trop prévisible d'un exécutif q