Comme il sonne étrange, ce mot de «transparence» sans cesse protesté à propos d'une affaire où il fut successivement question de rétrocommissions dans un marché de sous-marins, d'un attentat à Karachi, puis de financements occultes des campagnes des candidats Balladur et Chirac, lors de l'élection présidentielle de 1995… Comme elle sonne sinistre, l'invocation de la justice (la «laisser faire son travail»), dans la bouche des éminences d'un RPR reconstitué, non pas tant en «gouvernement de combat», comme d'aucuns aiment à dire, qu'en clique organisant l'omertà de ses délits d'Etat. A croire qu'ils n'ont été refaits ministres, les «chiraquiens», que pour faire taire un temps, au sein de l'UMP, les haines recuites, les concurrences toujours recommencées, les comptes éternellement à régler. Et à seule fin d'empêcher les cadavres de sortir des placards et leurs trafics de sous le tapis. «Nous chassons en meute», aiment-ils à dire avec un orgueil mal dissimulé. La métaphore est édifiante. En meute, oui… Comme les loups. Comme les loups et comme les mafieux.
Les cadavres sont des fantômes, dont le champion putatif reste indubitablement Jacques Chirac, rhabillé par des sondages flatteurs en vieil oncle vintage, maintenant que la récente bienveillance de Bertrand Delanoë (mais cette complaisance est la chose la mieux partagée du monde) l'a absous de tous ses péchés municipaux. Et de même, en 1995, le socialiste Roland Dumas, alors président du Conseil constitutionne