L'argent, les riches n'en parlent guère, mieux attachés qu'ils sont aux vraies valeurs que prêchait lundi l'avocat Metzner en évoquant, au terme du volet Bettencourt-tout court (1) de l'affaire du même nom, «la cellule familiale [qui] va se retrouver en toute amitié, en tout amour». Considérant que, de l'argent, les pauvres, par manque d'expérience, parlent mal, ce sont les footballeurs qui en parlent le mieux. Mais c'est bien de l'argent des footeux que chacun parle le plus.
On sait depuis une assez belle lurette que l'argent des joueurs de foot, surtout quand ils perdent, est rarement considéré comme le salaire d'un travail, la sanction d'une qualification, la rémunération d'une valeur. Leur argent semble par essence plus sale que les autres; plus sale que celui des dividendes d'actions, subprimes, stock-options, golden machins et retraites en platine, l'argent de Nicolas Anelka lorsqu'il outrage le drapeau en ne mouillant pas le maillot, de Raymond Domenech lorsqu'il prétend faire honorer les clauses de son licenciement, de Patrick Viéra revendiquant des primes de match négociées et actées, de Zinedine Zidane vendant sa notoriété à un lobby aux fins d'attribution d'une prochaine coupe du monde dans les sables qataris…
Mais jamais, à en croire les commentaires pincés revenant sur l'opération dite Bank Run, ces montagnes de pognon, ces tonnes de thune, ces océans de flouze, n'atteindront à l'amoralité de ceux accumulés par les tale