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Libération

Le premier des ministres s’appelle Hortefeux

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publié le 17 décembre 2010 à 0h00

Après quatre années de ministères divers où l’on observa avec perplexité son zèle ou son inanité, il est désormais acquis que Brice Hortefeux ne sera pas de sitôt démissionné. Dans la proximité, garante de toute impunité, de son maître Sarkozy, son incompétence même, jusque dans l’exercice de sa mauvaise foi, semble souvent constituer sa seule raison d’être gouvernementale. Ses mensonges font un bilan, son cynisme un programme, et ses aboiements, autant de provocations qui, selon les jours, amusent un peu ou affligent beaucoup. Plus souvent affligent ; à cet égard, elles ont cette semaine donné lieu à un festival.

M. Hortefeux a la parlure désinvolte et la galéjade brutale, mais, n'en doutons pas, il est surtout, sous des apparences peu cohérentes, le porteur d'une stratégie. Passons donc sur ses considérations fumeuses à propos des routes qui posent problème par temps de neige quand elles sont «en pente» ; ne nous attardons pas outre mesure sur les mortels accidents de Taser ou de flash-ball qu'il parraine ; ne nous laissons pas enfumer par la médiatique «loi des séries» qui, à propos de «prises d'otage(s)», remplacent sur les écrans le père Noël par des robocops du GIGN avec des petits nenfants dans les bras, à Besançon (1), et rebaptisent à Aulnay «caïdat» (qui sonne à l'oreille comme Al-Qaeda) le grand banditisme en territoires socialement sinistrés ; considérons plutôt les désaveux multiples que des juges non encore totalement berlusconisés - mais c'est