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Libération

De Jarnac à Colombey, dans l’union trop nationale

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publié le 14 janvier 2011 à 0h00

La nostalgie, ça ? Ce défilé d'ombres socialistes, à Jarnac, pour commémorer l'anniversaire de la mort de François Mitterrand en sa maison natale… Va pour la nostalgie, qui n'est jamais qu'un aveu d'impuissance, et n'a là d'égal que les annuels pèlerinages du 11 novembre de l'UMP à Colombey-les-deux-Eglises : de part et d'autre, sous la croix de Lorraine comme à l'ombre du clocher profondément français, la soumission exacerbée, à travers la figure du grand homme, aux institutions bonapartistes de la Ve République.

Il faut toujours la posture d’un deuil pour imposer un silence, et ce silence est de mauvais augure. Au PS, il ne couvre pas plus les sorties de Manuel Valls, scandaleuses à l’instar de celles de feu Georges Frêche, qu’à l’UMP, les provocations - ballons d’essai que souffle à Christian Jacob son mentor Copé.

A l’heure où le Maghreb se révèle aux socialistes l’équivalent de la Françafrique des néogaullistes, les uns et les autres seraient fondés à défiler ensemble sur les ruines du post-colonialisme. Le Tunisien Ben Ali et l’Ivoirien Gbagbo leur sont de vieux amis communs, et le «terrorisme islamique» a bon dos, d’Alger jusqu’à Niamey, pour célébrer l’union nationale jusqu’à l’écœurement, pourvu qu’Areva continue de faire suer le sarouel au Niger, comme hier Elf, le burnous en Algérie.

Nul barbu, cependant, pour porter les revendications de pain, de travail et de démocratie des peuples pillés, à Tunis ou à Alger, par leurs dirigeants à vie. Quant à «l'émir»