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Libération

Tous pourris, non, mais tous libéraux, assurément…

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publié le 11 février 2011 à 0h00

Bien sûr, ça donne envie de tout confondre… Après les frasques tunisiennes du couple Alliot-Marie / Ollier, celles, égyptiennes, du présumé vertueux François Fillon incitent à une indignation éditoriale bien partagée. Des nuances transpirent, dans la justification plus ou moins diplomatique de ces escapades plus ou moins privées, entre mélange des genres et conflit d’intérêts, mais le fond de sauce est commun. Dès lors, à chacun son mensonge : celui, bafouillé dans une répétitive dénégation, de la titulaire des Affaires étrangères, est pathétiquement grotesque ; celui du Premier ministre, prétendant anticiper la publicité d’une inéluctable révélation, est vicieusement misérable. Seule sa déclinaison varie.

Le président de la République irréprochable en croisière Bolloré l’inaugura : outre que tout ça ne coûte pas un rond au contribuable (tu parles !), ces compromissions n’auraient pas donné lieu à «enrichissement personnel» des, si j’ose dire, intéressés (1). Et les diplomates, pour justifier ces nécessaires torsions du col de la morale, invoquent en vrac Realpolitik et déficit du commerce extérieur qui leur font obligation de dîner avec des brigands et de coucher avec des crapules.

Et partout se claironne que ces mœurs, de longtemps établies, furent également partagées par des sommités de tous bords, qu’elles fussent de droite ou «de gauche», dans les noces compliquées de l’Union pour la Méditerranée et de l’Internationale socialiste. Pensez ! Même des journalistes s’en serai