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Libération

Profil de face

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publié le 12 février 2011 à 0h00

La révolte égyptienne actuellement en chantier manquait, paraît-il, d’un visage qui lui donne corps. Depuis lundi, date de son apparition sur le plateau d’une chaîne de télévision privée égyptienne, celui de Wael Ghoneim fait l’affaire et la une des journaux du monde entier.

Voyons voir. Sur ce cliché pris le 8 février sur la place Tahrir où eut lieu le plus grand rassemblement depuis le début de la révolte, on note plusieurs détails. Wael Ghoneim est un homme jeune (30 ans), plutôt beau gosse (ici, un faux air de l’acteur Vincent Gallo) et, bien qu’une main non identifiée l’aide à tenir le micro, un parleur en voix, un harangueur. Ce que ne dit pas la photo, c’est que Wael Ghoneim est aussi de son temps (directeur du marketing de Google pour le Proche-Orient), et que le jour de cette photo, il vient juste d’être relâché après dix jours de mise au secret par les flics égyptiens, car il était considéré comme l’un des initiateurs de l’appel à manifester du 25 janvier.

Wael Ghoneim est, de plus, marié à une Américaine, ce qui lui donne la «Touch of world company» qui, sinon, lui aurait manqué. Le gendre alter idéal. D'ailleurs, la chaîne de télé - où, lundi dernier, Wael Ghoneim a parlé, s'est ému et a pleuré à la vision des photos des victimes de la manifestation du 2 février - s'appelle, pince-moi je rêve, Dream TV. Donc, Wael Ghoneim, qu'il le veuille ou pas, a tout pour plaire, autant à la jeunesse égyptienne avide de liberté qu'aux thuriféraires de la liberté ma ché