Nicolas Sarkozy reproche aux juges français leur laxisme et aux juges mexicains leur sévérité. Il fut un temps où l’ambition de la justice n’était pas d’être conciliante ou ferme mais simplement juste. Le cas de Florence Cassez montre l’inconvénient de stigmatiser les étrangers : il y a des pays étranges où les Français eux-mêmes sont pris pour des étrangers. On comprend l’hésitation de nos dirigeants à donner à la justice les moyens dont elle a besoin, il est clair que Jacques Chirac n’est pas impatient. La seule façon radicale de lutter contre les récidivistes serait de condamner tout le monde à perpétuité à la première infraction. Et le suivi médical, on n’en entend jamais parler que pour les crimes sexuels alors qu’il faudrait l’appliquer pareillement à tout le monde. A l’abuseur de biens sociaux, on devrait dire : «Et vous êtes sûr que vous n’avez plus aucun désir quand vous passez à la comptabilité ? Même pas d’un petit zéro en plus par-ci par-là ?» Au chauffard assassin : «Vous qui rouliez comme un malade, vous êtes vraiment guéri ?» Et à tous ceux qui ont volé pour se nourrir, eux ou leur famille, et dont on suppute mystérieusement qu’ils n’auront plus jamais faim une fois condamnés : «Parlez-moi de votre régime.»
Les sanctions, c’est comme les claques : on est plus disposés à en distribuer qu’à en recevoir. Ce serait un curieux boomerang, pour les juges, que de se prendre une bonne baffe sous prétexte qu’ils n’en auraient pas donné assez. Il ne faudrait pas que, pa