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Libération

Eh, oh, mollo avec la démocratie !

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publié le 26 février 2011 à 0h00

La diplomatie française donne l'impres-sion d'être submergée par le tsunami de démocratie déferlant dans les pays arabes. On a l'air un peu inquiet devant tous ces primo-accédants à la liberté. Comme les nouveaux conducteurs, on n'est pas loin de trouver qu'ils devraient avoir une limitation de vitesse, les premiers temps. On est comme des patronnes qui verraient les bonnes quitter leur chambre sous les combles pour s'installer à un étage noble et qui leur souhaiteraient la bienvenue du bout des lèvres. La démocratie, elle paraît dure à avaler pour nos dirigeants. «Oui, oui, la liberté, très bien. Mais n'auriez-vous pas pu attendre encore un peu ? Etes-vous bien mûrs ? Nous, on a mis des siècles pour y arriver, ne brûlez pas les étapes. La démocratie, OK, mais piano piano

On félicite les Tunisiens mais on ne manifeste aucune impatience que les Algériens se conduisent de même. On ne fait pas de prosélytisme, on reste très laïque avec la démocratie, chacun à l'étranger est libre de ne pas la vouloir. On a le sentiment que la diplomatie française a fait le grand chelem : plus rien à rater. Pour la promouvoir et donner plus de poids à nos vives recommandations, il ne manquerait plus qu'on envoie le Clemenceau ou le Charles-de-Gaulle couler à leur tour au large des côtes libyennes.

On craint qu'au fur et à mesure que la liberté gagne des parts de marché, nous, on en perde. Notre savoir-faire en matière de sécurité, il passe aussi par l'exportation d'arm