Essayez d’écrire ça : Eric Zemmour est un étron. Considérez sa parlure vulgaire, ses références approximatives, ses esclaffements retenus et son propos chafouin, également propres à toutes les esquives, et constatez comme tout en lui révulse. Essayez, et bien vite, vous verrez que, même sur un mode prétéritif, ça ne va pas. Une fois abolie l’épée, le sabre ou les gants de boxe du duel, ces mots sont insignifiants.
Essayez encore, toutefois, mais en arguant préalablement que vous n'injuriez ni n'insultez personne ; que vous parlez franc, haut et clair, parce que ça va bien comme ça, le «politiquement correct» ! Marre de la loi Gayssot, de la censure des pamphlets de Céline ou de l'abrogation de sa célébration, des repentances multiples et de la bien-pensance «droits-de-l'hommiste». Vive la liberté de toutes les expressions, nom de dieu, même si celle de John Galliano, ces jours-ci, dérange un peu ! Dites trois fois, en brandissant un crucifix (ou une gousse d'ail) : «L'antiracisme est un racisme», comme en la novlangue d'Oceania, dans le 1984 d'Orwell. Si quelque bruyante éminence médiatique, deux sous-ministres et trois associations viennent témoigner en votre faveur, un avocat retors vous fera vous en tirer avec un sursis symbolique, lequel il vous sera alors loisir de brandir en braillant que même les juges vous donnent raison. Pas encore tout à fait, mais ça vient… Pourtant, en votre for intime, ça ne va guère mieux.
Laissez tomber, alors. Admettez qu'Eric