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Libération

Je la voyais plus haut, moi, la fille Le Pen…

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publié le 11 mars 2011 à 0h00
(mis à jour le 11 mars 2011 à 11h01)

Donc, Marine Le Pen à 23% ou à 24%. Tu parles d’un «coup de tonnerre», d’un «cataclysme», d’un «tremblement de terre» ! Marine Le Pen en tête des intentions de vote de la présidentielle à venir, tu parles d’une surprise ! En voilà, une découverte ! Je la voyais plus haut, moi… Considérant tout ce qui alimente sa chaudière, et jusqu’aux commentaires des commentaires de sa «popularité», à dix jours d’élections cantonales réduites à un «sondage grandeur nature», je la voyais facile à 26% ou 28%…

Mais c'est enfoncer des portes béantes que de constater comme la chef frontiste fait son profit d'une crise économique que l'obscène inflation des bénéfices des brigands actionnaires révèle autant que celle du nombre de chômeurs et de précaires ; et comme elle s'enfle, la «vague bleu Marine» (1), de n'avoir même pas à tenir un discours que ses «adversaires» déclinent à foison, à sa place et avec ses mots. Le mot «bateau», par exemple, quand il est couplé avec celui d'«immigrés»… Borduré par le silence du PS sur la question sociale et par la surenchère de l'UMP sur la question dite «laïque» (l'emballage «républicain» du racisme et du sécuritarisme d'Etat), le néofascisme lepénien va son chemin tranquille dans une Europe qui l'a déjà bien banalisé. Il est bien temps de s'interroger sur l'opportunité de l'interviewer, sur Radio J ou ailleurs, quand c'est le FN qu'il eût fallu interdire, il y a longtemps ! Du temps qu'on se formalisait moins de «judiciarisation» de tout, pa