Sur le front libyen
Donc, la guerre. Une semaine après avoir été sèchement bluffé par la miraculeuse - quoique bien tardive et confuse - résolution tombée tard, jeudi soir dernier, du ciel onusien, on scrute, on pèse, on guette, et, d’un jour à l’autre, on n’y voit guère, on n’y voit goutte ou l’on n’y voit rien. La «1973» nous a il est vrai sérieusement échaudé, et fait passer le goût du pronostic…
Le temps est tôt venu de l'Otan, des dissensions intra-européennes, de la propagande experte, de la diplomatie menteuse, de la parole galonnée et de l'union sacrée, toutes choses en quoi la raison se perd au rythme des bluffs et contre-bluffs. Alors, tandis que «la coalition» se cherche encore un commandement, et surtout, un but de guerre (1), on continue par chez moi de confronter les arguments de Rony Brauman et de Jean-Luc Mélenchon (Libération du 21 mars) que l'on sait par cœur, maintenant. On entend du premier les doutes sérieux sur le bien-fondé de l'intervention armée, et du second les impératifs multiples qui la justifient. Et à l'un et à l'autre, alternativement, l'on donne tort ET raison, cependant que l'optimisme flambergeant de Bernard Guetta (Libération de mercredi) gaussant «l'anachronisme» des «anti-impérialistes» (dans les rangs desquels j'aurais naturellement tendance à me ranger) nous fait tout à la fois rêver et sourire. Mais dans la Syrie de notre ami Bachir el-Assad, on fait quoi, on fait com