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Libération

Les parents terribles

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publié le 26 mars 2011 à 0h00

Sur cette photo archi-posée prise en 1965, on voit bien qu'Elizabeth Taylor et son mari Richard Burton sont des professionnels aguerris du portrait officiel qui n'ont pas attendu la date de cette séance photo en studio pour savoir ce qu'est un objectif de caméra et la manière de l'accommoder. Telle Cléopâtre, personnage historique qu'elle avait incarné deux ans plus tôt, Liz s'offre à l'égyptienne, de profil. Histoire de faire remarquer mais surtout mine de rien, son port de reine. De fait, quelle classe. Même son élégance exagérément 5e Avenue fait mouche parce que justement elle est exacerbée. Chignonnée à mort, un nœud plat en guise de catogan, des anglaises qui lui caressent la nuque. «So chic !» qu'on dirait presque Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany's,(Diamants sur canapé). Or les diamants, Liz, tu penses. Gageons à ce sujet que ses clips d'oreille ne sont pas des faux bijoux.

Quant à Richard Burton, on voit que la virilité intemporelle du costume cravate noir lui va comme un gant. Et le regard légèrement par en dessous, bien avant que Jack Nicholson ne l’impose au cinéma mondial comme parangon de l’alarmant. Pénétrant, ce n’est rien de le dire. Il a subi un coup de brosse en arrière et une noix de gel fixant à effet gras-mouillé. Pour signifier le mauvais garçon bien peigné, sinon repenti. Derrière la sagesse de cette image rodent en effet bien des turbulences. Liz qui sourit gentiment, lui qui fait un brin la gueule. On imagine que ç