Parfois, discrètement, le PS se révèle. En sa quête d’identité programmatique, tantôt social-ceci, tantôt social-cela, qu’un ou une candidat(e) à la présidentielle finira bien par incarner (vers l’été, nous dit-on), il nous gratifie de ces sursauts censés éclairer une politique. C’est plus souvent un écart, un bafouillage certes empreint de bonne volonté, mais qui en dit plus long, hélas, sur une pusillanimité. Bertrand Delanoë nous pipeauta cet air-là, l’an passé, en négociant avec un aréopage chiraquien l’abandon des poursuites contre l’ex-maire de Paris, un temps en passe de comparaître pour enfin rendre compte d’une part de ses tripatouillages partisans. Aujourd’hui, c’est Martine Aubry qui s’y colle.
A l'origine, un appel de la revue Respect mag, intitulé «Non au débat-procès de l'islam», auquel Le Nouvel observateur donna, en le publiant, un peu de notoriété. Rien là-dedans qui remette en cause le financement public de l'enseignement privé catholique, par exemple, le régime concordataire des écoles d'Alsace et Moselle, ou la préférence cultuelle… Juste le bruit mou que font les bons sentiments, portes ouvertes enfoncées pour contrer le rance «débat» dont Le Pen fait ses choux électoraux. Le texte, n'ayant d'autre objet que la «réaffirmation de convictions républicaines et laïques» de croyants divers et de quelques athées, appelait d'autres signatures. Il en reçut beaucoup, parmi lesquelles celle, donc, de Martine Aubry (et celle aussi de Laure