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Libération

Simone qui ?

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publié le 16 avril 2011 à 0h00

Ce portrait très à chaud est celui de Simone Gbagbo, épouse de Laurent Gbagbo, prise à Abidjan le lundi 11 avril, dans la chambre 468 de l’hôtel du Golf, quelques heures après que son mari, président sortant, a finalement été sorti manu militari du camp retranché de sa résidence officielle du quartier de Cocody. Deux kilomètres à peine séparent les deux bâtiments. A pied, une demi-heure de marche. Mais la distance a dû paraître beaucoup plus longue à franchir pour Simone Gbagbo, et n’a sûrement pas ressemblé à une promenade de santé. Dans l’immédiat hors champ de ce portrait cadré serré se tient son mari et Michel, un des fils de Gbagbo, né d’un premier mariage. Une étrange réunion de famille. Il faut fixer longuement l’acuité de son regard. Confusion indécidable de fatigue, de stupeur, d’hébétude mais aussi de colère prête à bondir, probablement gorgée de haine et de peur. Quelques minutes auparavant, à son arrivée à l’hôtel du Golf, Simone Gbagbo aurait été prise à partie par des partisans d’Alassane Ouattara et molestée (beignes et coups de pied). Elle peut raisonnablement imaginer, dans ces moments de confusion, qu’un de ses courageux castagneurs pourrait bien lui coller une balle dans la tête.

La mortification aussi : se faire photographier à cet instant, dans cet état, subir et obéir à ce cliché quasi de poste de police, alors que, quelques mois auparavant, le 4 décembre 2010, elle paradait tout sourire et robe longue à volants blancs pour la photo officielle d'investit