Samedi
Sourire nuancé
Gare de Lyon, 8 h 20. Au départ du train, deux mondes se disent «au revoir» de la main. Ceux qui sont dans le TGV : deux bandits de 3 ans sur les genoux de leurs grands-parents. Dans un espace 4 places, ils sont tous ravis de se retrouver et de passer une semaine ensemble. Et il y a ceux qui sont sagement alignés en rang d’oignon sur le quai : les parents. Ils ont le sourire nuancé. Ils regardent le train partir, partagés entre la joie de bientôt vivre à un rythme moins contraint et la crainte du vide que l’absence des enfants ne manquera pas de creuser. En rentrant de la gare de Lyon, les mains dans les poches, le père a la sérénité d’un sphinx. Son fils et son neveu sont en route pour les Cévennes. Ils sont entre de bonnes mains. L’envie d’une virée en Normandie, chez des amis, germe dans son esprit. La liberté retrouvée sera comblée. Pour les tenir au courant, il décide de passer un coup de fil à ses propres grands-pères.
Dimanche
Dictature de l’urgence
Les articles de presse et les tribunes reprennent la question de l'intervention en Libye. Des intellectuels - concept so French comme aiment nous moquer les Britanniques - se posent la question de l'enlisement. C'est pour quelques-uns une nouvelle occasion de battre en brèche le droit d'ingérence, et pour les autres de le défendre. Ce n'est pas le premier débat sur cette question, ni sans doute le dernier.
L'enlisement