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Libération

Dans la lessiveuse à principes, Schengen

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publié le 29 avril 2011 à 0h00
(mis à jour le 29 avril 2011 à 15h07)

Où en sommes-nous avec l’Europe ? En guerre sur tous les fronts, l’Union se supporte mal, toute bouleversée par des crises multiples qui toutes, l’une appelant l’autre, s’enclenchent fatalement, inéluctablement, pour générer chez les peuples un formidable sentiment d’impuissance. L’Union est nue. Sa «gouvernance» va mal, ses frontières vont mal, son identité va mal. Et ses citoyens - ceux du moins qui aspiraient si fort aux jours de vin et de roses partagés - découvrent accablés que les grands principes de sa Constitution (entérinée ici par voie parlementaire, après que désavouée par référendum en 2005) sont tous les jours impunément bafoués.

Vrai qu’elle ne donna guère le sentiment de fonctionner, si l’on ose dire, l’UE, qu’en tant que traité encadrant une économie - «la concurrence libre et non faussée», souvenez-vous… Pourtant, hormis les banquiers et les actionnaires, on en cherche encore les bénéficiaires. La crise, nous dit-on. La crise économique venue d’ailleurs et cause de tous les maux, radote Sarkozy. Va pour la crise, qui n’est jamais que celle du capitalisme mondialisé, mais tout de même ! Derrière elle, il y a, pour identifier l’UE, la Hongrie qui, depuis janvier, pour six mois la préside. Soit un pays qui vient de se doter d’une nouvelle constitution dont chaque article crache à la face du projet continental. La Hongrie qui met sa démocratie sous la coupe de l’Eglise, bafoue la liberté de la presse, caresse l’idée de rétablir la peine de mort et se prépare à in