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Libération

«Blacks» et «Beurs» : 11 ballons dans la peau

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publié le 6 mai 2011 à 0h00
(mis à jour le 6 mai 2011 à 16h29)

Taupe : au sens figuré, le mot désigne, outre le mammifère fouisseur familier des pelouses, un espion infiltré dans le milieu qu'il observe. Hormis dans l'expression «Creuse, vieille taupe» par laquelle des trotskistes revendiquèrent une stratégie d'entrisme dans les partis et syndicats ouvriers, le terme n'est pas gratifiant. C'est pourtant celui dont toute la presse affublait mercredi Mohammed Belkacemi, conseiller technique national en charge du football des quartiers auprès de la Fédération, et suspecté d'avoir révélé au site Mediapart le verbatim d'une réunion évoquant un projet de quotas discriminatoires à l'endroit des jeunes joueurs noirs et arabes.

On sait l'affaire : sous prétextes confusément mêlés de bonne gestion financière et de promotion d'un jeu valorisant le morphotype européen de joueurs petits et vifs («lutins» et «feux follets» présumés plus «intelligents» - blancs, quoi…) au détriment des gamins d'origines africaine et nord-africaine (en un mot, la caillera des banlieues déculturées), elle remet à jour les nauséabonds stéréotypes qui n'en finissent pas d'empuantir le fond de l'air de plus en plus médiocrement républicain. Ce n'est pas le lieu de revenir ici sur les stupides déclarations de l'ex-ministre des Sports Bachelot vilipendant, lors de la Coupe du monde en Afrique du Sud, les «caïds immatures» harcelant des «gamins apeurés» ; ni sur les délirants projets de loi sacralisant pêle-mêle la Marseillaise,«le maill