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Libération

Et si Ben Zorglub n’était pas mort?

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publié le 7 mai 2011 à 0h00

A les en croire (mais la vérité sort-elle de la bouche des agents de la CIA dont on espère qu'ils ne sont pas des enfants ?), les forces spéciales américaines ont tué Oussama Ben Laden à l'insu de leur plein gré. Et ils ne peuvent pas montrer la photo parce qu'ils ont utilisé un pistolet trop gros (à moins que ce soit juste parce que le photographe était nul que la photo est «atroce», floue, mal cadrée, avec les couleurs qui coulent). Pourtant, tout se passe comme si l'ennemi public n° 1, on avait toujours le droit de le descendre. Ce qui est inépuisable, puisqu'un nouvel ennemi n° 1 lui succède. A Al-Qaeda aujourd'hui, la lutte doit être âpre pour la place de n° 2. «- Moi, je suis le n° 2, c'est toi le n° 1. - Non, c'est toi le n° 1, moi je ne suis que n° 2.» C'est un cadeau que les Américains font à Israël de légitimer l'exécution ciblée - laquelle est l'exacte opposée de l'attentat terroriste, exécution non-ciblée par excellence. De même qu'on ne sait jamais s'il faut intégrer le kamikaze lui-même au décompte des victimes de son explosion, Oussama Ben Laden est-il à l'heure actuelle la dernière victime des attentats du 11 Septembre ?

Il est en tout cas tellement arrivé à représenter le méchant absolu, comme Zorglub dans Spirou, que, bien sûr, certains ne veulent pas croire à sa mort : pourquoi ne serait-il pas aussi vivant qu'Elvis Presley et John F. Kennedy ? Mais ceux qui développent contre les Etats-Unis cette théorie du complot se tirent un attentat d