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La Semaine de Avirama Golan.
par Avirama Golan
publié le 21 mai 2011 à 0h00

Samedi

Atelier dédoublé

J'aurais dû savoir que l'excès de champagne se paie le lendemain. L'ambassadeur de France, Christophe Bigot, a réuni hier autour d'un dîner l'ex-ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, et quelques amis. Le repas était excellent, mais aussitôt que Kouchner a posé la question «les Israéliens ne veulent-ils pas la paix ?», une discussion animée a éclaté autour de la table. L'invité avait du mal à suivre les opinions seulement en apparence diverses. La société israélienne n'est pas intéressée par la paix parce que Netanyahou l'écrase avec une économie violemment néolibérale et de fausses menaces politiques. C'est une société faible, paniquée, repliée sur elle-même et qui déteste quiconque ne la comprend pas. Je n'ai pas réussi à dire ces mots. J'étais fatiguée. Je revenais de Neve Shalom, un village judéo-arabe près de Jérusalem où j'accompagne un atelier qui réunit des journalistes palestiniennes et israéliennes. Hier, l'atelier devait se tenir à Ramallah, mais l'armée n'a pas autorisé les Israéliennes à se rendre dans les territoires, au motif que la tension montait à l'approche de l'anniversaire de la Nakba. Il a été décidé qu'il se tiendrait à Neve Shalom. Bien entendu, les Palestiniennes ne pouvaient pas venir. L'atelier s'est dédoublé. Seules quatre participantes ont franchi le check-point : Racha, Bianne, Ranine et Eimade, des Arabes israéliennes. Appartenant aux deux côtés et à aucun. Elle