Et si, bien plus qu’une catastrophe pour le pays ou une tragédie pour le PS, cet accident de Strauss-Kahn constituait une occasion de repenser une opposition ? Innocent ou coupable, relaxé ou condamné par l’opinion ou par un juge américain sur lequel le calendrier électoral français n’a pas prise, Dominique Strauss-Kahn est désormais hors-jeu. Qu’on le déplore ou s’en félicite, le fait est là, qui seul importe. Qu’elle vise à rétablir son honneur bafoué, sa liberté perdue ou son ambition contrariée, ce que sera la défense de l’homme blanc et riche contre la femme pauvre et noire est désormais secondaire et presque anecdotique, au regard des enjeux d’une crise qui demeure et sur laquelle «l’affaire DSK» ne pèsera qu’à la marge : elle ne bouleversera pas le quotidien des peuples ni des banquiers que le Fonds monétaire international continuera d’étrangler, pour les premiers, et d’engraisser pour les seconds. Elle ne bouleversera pas non plus la condition des femmes.
Au terme imminent de leur «travail de deuil», il n'est pourtant pas certain que les socialistes français comprennent que le champion que les sondages leur avaient donné est politiquement mort et, avec lui, quelque chose qui prétendrait dissocier le socialisme d'une morale. Pas une morale sexuelle, évidemment, mais une morale sociale. Quelque chose qui puisse s'énoncer dans un programme. La sortie du champ de l'ex-patron du FMI va-t-elle enfin décider le PS à mettre dans son lait toujours strauss-kahnien une ambition