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Libération

La cupidité de Nafissatou Diallo est un péché capital

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publié le 17 juin 2011 à 0h00
(mis à jour le 17 juin 2011 à 12h39)

Eh bien, vous, je ne sais pas, mais moi, malgré la Grèce, malgré la Syrie, malgré la crise et malgré la guerre, je ne finis pas de ne pas m'en lasser, de l'affaire Strauss-Kahn. Sans doute, j'ai bien ressenti comme tout le monde un petit coup de mou, l'autre semaine, après la brève audience «technique» du 6 courant, mais ce ne fut qu'une fausse alerte : à peine la séance levée, l'entrée en lice de Kenneth Thompson relançait la machine, non d'un fait seulement divers et qui ferait diversion, pour citer à nouveau notre cher Pierre Bourdieu, mais d'un fait éminemment signifiant, dans nombre de domaines de la chose publique.

Donc, sur le trottoir du tribunal, Kenneth Thompson, à la bouille très ronde et à la peau très noire, avocat déclaré de la plaignante Nafissatou Diallo, alias «Ophelia», annonça urbi et orbi pour sa cliente une défense de combat. De ce jour commença à se diffuser par chez nous une sale petite musique teintée de communautarisme ethnico-religieux et de soupçons de «french bashing», qui, mezza voce d'abord, puis de plus en plus forte, n'eut d'autre but que de disqualifier, voire diaboliser, les adversaires de Strauss-Kahn. Et sur quel mode, s'il vous plaît, et sous quel prétexte ? Sur un mode «moral» et au prétexte que la motivation profonde, sinon la seule, de Thompson et Diallo serait de prendre, en guise de dommages et intérêts devant un tribunal civil, du pognon, beaucoup de pognon et encore plus de pogno