Menu
Libération

Mélenchon et la presse, qui mal s’entendent

Article réservé aux abonnés
publié le 24 juin 2011 à 0h00

Ça, c’est fait. Jean-Luc Mélenchon a été investi dimanche par les militants du Parti communiste français candidat du Front de gauche à la présidence de la République, et ce n’est pas rien. Il l’a certes été à moindre bruit médiatique, au regard du barouf que suscita certaine blague corrézienne de Chirac prenant Hollande pour objet, ou certaine suspicion de Copé à l’endroit du PS et à propos de fichage d’électeurs (1), mais fallait-il s’en étonner ? Un peu tout de même, à l’heure où la crise monétaire est devenue telle que l’Union européenne ne perdure plus que parce que «sinon, ce serait pire». Un peu beaucoup, même, tandis que dans tous les Etats-nations de l’UE, la notion même d’Etat, dans le bien commun que constituent ses services de moins en moins publics et de plus en plus privatisés, est vendue à l’encan, et la démocratie aussi.

De la démocratie réelle exigée par les citoyens que l'Etat ne protège plus, une Internationale indignée aspire à devenir le crédible dépositaire. En Grèce et en Espagne aujourd'hui, demain à travers tout le continent, au rythme que dicteront les agences de notation, leur mouvement dit que contre les solutions radicales que les marchés prétendent imposer, une autre radicalité est possible, et une autre Europe, et un autre monde aussi. En constatant que, dans l'offre électorale, le discours du Front de gauche est celui qui épouse au plus près les revendications des Indignés, ne nous étonnons pas que lui soit réservé un sort particulier.