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Libération

Grèce, le crédit revolver

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publié le 25 juin 2011 à 0h00

On est habitué à être pris pour des billes - mais pour des dominos ! Après Lehman Brothers, la crise grecque remet le jeu à la mode. L’euro, au fond, ça ressemble au nucléaire. Prétendument que désormais on pourrait s’éclairer gratis et croître indéfiniment. Mais les marchés et les agences de notation ont joué le rôle d’un tsunami et la Grèce, c’est devenu Fukushima. Ça surchauffe et on essaie de refroidir en inondant à coups de milliards mais le seuil de contamination reste élevé. Il faut éviter l’explosion financière nucléaire, cette nouvelle recette de champignons à la grecque. Mais la Grèce a aussi à voir avec Liliane Bettencourt, en pauvre. Il y a urgence à la mettre sous tutelle. Et de même que la milliardaire peut faire autant de dons que possible sans cesser d’être riche, la Grèce peut rembourser pendant des siècles sans jamais venir à bout de sa dette. Ce n’est pas ainsi qu’elle s’enrichira. Quand on pense aux histoires qu’on fait à d’autres, on est bien embêté, maintenant, d’avoir accepté les Grecs dans l’Europe et l’euro. Est-ce que, tout compte fait, il est encore possible d’échanger la Grèce contre la Turquie ?

La Grèce, c’est comme si un pays entier était SDF. Il y avait cette blague au moment de la crise argentine : le Président réunit le peuple pour lui annoncer une bonne et une mauvaise nouvelle. «La bonne, c’est qu’on n’a plus de dettes.» Acclamations. «La mauvaise, c’est qu’on a quarante-huit heures pour quitter le pays.» Au demeurant, les Grecs sont polis