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Libération

Aller-retour à Ekaterinbourg

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La Semaine de Jean-Pierre Thibaudat.
publié le 2 juillet 2011 à 0h00

Samedi

Normalité de la Démesure

Arrivée à Moscou. L'aéroport de Cheremetièvo est une fois de plus méconnaissable. Un nouveau terminal interminable chasse l'autre. Normalité de la démesure russe. Cela fait quelques années qu'on ne fait plus la queue, l'angoisse au ventre, face à un douanier en uniforme terne dont on devinait à peine le visage. Mais on fait encore la queue des heures durant pour obtenir son visa au consulat russe, boulevard Lannes à Paris, où il faut arriver bien avant l'ouverture si on veut être sûr de «passer» ce matin-là. Vers 4 heures du matin, en partant pour l'aéroport, j'étais passé devant une queue d'un autre genre devant le conservatoire de musique du Xe arrondissement. Les parents les plus obstinés faisaient le pied de grue avec leur pliant et leur couverture depuis 23 heures la veille pour une ouverture des inscriptions à 8 heures du matin. Peu de places. La culture pour quelques-unes. La Une du quotidien gratuit de langue anglaise The Moscow Times, que je lis en attendant mon vol pour Ekaterinbourg, est consacrée à l'éviction «légale» en vue des prochaines élections législatives (décembre) d'un parti d'opposition (Parnas, parti de la liberté populaire) regroupant des bras cassés des précédents gouvernements depuis Eltsine. Le tsar de toute la Russie, Vladimir Poutine, leur avait déjà réglé leur sort : ils ont volé des millions de dollars quand ils étaient en poste, s'ils reviennent ils voleront encore p