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Libération

Nos amis les Français

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publié le 2 juillet 2011 à 0h00

«Ce que veulent les Français» : Martine Aubry a répété ces mots dans sa déclaration de candidature, et elle n'est certes pas la seule à les employer ces temps-ci. Les campagnes et précampagnes électorales sont une petite fenêtre où, soudain, cette question préoccupe nos responsables politiques. C'est notre quart d'heure de célébrité à nous, «les Français» par-ci, «les Français» par-là. Tout à coup, on est bling-bling. Si on ne savait pas ce qu'on voulait, eh bien, on va l'apprendre. Les campagnes sont autant la période des vœux pour les citoyens que des bonnes résolutions pour ceux qui aspirent à nous diriger. C'est le moment d'adresser une lettre au petit candidat Noël qui montera au ciel élyséen avec, espérons-le, des cadeaux par milliers : «Cher candidat, je voudrais du pouvoir d'achat, une bonne retraite, une ristourne sur la dette, une planète plus froide et un emploi pour maman.» Au plan international, ce qu'il nous faudrait, c'est la paix dans le monde, à savoir la Grèce sauvée, la Libye libérée, des référendums à l'italienne et un printemps à la tunisienne. Evidemment, si on ne veut pas être déçus, le mieux serait de se souhaiter un chômage en hausse, des retraites plus tardives et moins d'impôts pour les riches. Le plus prudent est de rester dans le domaine du vague : on veut une ligne claire, un ordre juste, du travail bien fait, la sécurité pour tous, un emploi pour chacun, un partage équitable, une police plus policée et une justi