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Libération

Dominique Strauss-Kahn, notre grand révélateur

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publié le 8 juillet 2011 à 0h00

En évoquant ici, vendredi dernier, l'impossible exercice d'élection présidentielle en Ve République, alors même que celle-ci s'apparente de plus en plus à un concours de comices agricoles, on ne croyait pas si bien dire. Peu d'heures après, nous parvenait de New York la nouvelle d'une autre résurrection de Dominique Strauss-Kahn. Les «emballements» médiatique et judiciaire s'alimentant l'un l'autre sur le même mode que lors de la «saison 1» de l'affaire, se murmura bientôt l'hypothèse d'un retour politique de l'ex-boss du FMI, hypothèse aussi vite violentée par de quotidiens sondages. Mais la seule évocation d'une plausible relance, via le levier d'une «réhabilitation», dit assez que la machine est folle.

On n'en est déjà plus là. On en est pour l'heure à se demander si ce qui advint, à l'enseigne du Sofitel de Manhattan, est de nature à bouleverser les mœurs. Mais tandis que l'effet boomerang qui expose alternativement Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo au «pilori médiatique», cette apparente égalité de maltraitement des deux protagonistes demeure un leurre. Ce leurre, que la procédure américaine met en scène, vise à gommer, sinon nier, la différence entre puissants et misérables. «Selon que vous serez…» dit le fabuliste ; … en l'occurrence, un puissant mâle blanc ou une misérable femme noire. Etant bien entendu que c'est toujours sur le (la) plus faible que s'exerce l'exigence de la plus haute moralité (ici, «tu ne mentiras point»). Rud