C'était l'été. Tous, sous des cieux divers partout porteurs de nuées, nous avons regardé avec une moue fataliste ou amère se développer cette crise orageuse et désormais familière, avec ses fragrances de remake. D'une année l'autre, au rythme des courbes boursières qui la restituent dans des diagrammes aigus, elle récite ses fondamentaux éculés, reformulant ça une incantation ou concédant là un bref écart, mais la tonalité générale n'a pas changé, et la méthode (Coué) non plus : c'est toujours le «jusqu'ici, tout va bien» de l'homme précipité du 20e étage. Le sol se rapproche, pourtant, avec l'échéance.
Les mêmes causes provoquant les mêmes effets, l’on vit brûler Londres et Tottenham, et Liverpool et Birmingham, et l’on n’en fut pas autrement surpris - ni peiné. Et de même s’est-on réjoui de constater le rassemblement de centaines de milliers d’«Indignés» que le «printemps arabe» contamina jusque sur les larges avenues de Tel Aviv.
La crise n'est donc plus tout à fait «psychologique», ainsi que la proclamait Alain Minc à l'automne de 2008, et les banques françaises, plus tout à fait si naturellement «vertueuses». La rigueur indicible ose se dire, désormais, que le même Minc a rebaptisée «vertu budgétaire». Même s'il est toujours question de faire payer les pauvres d'abord (oui, le tabac, c'est pour les pauvres) et les classes moyennes ensuite (dans la taxation des complémentaires santé), la «moralisation du capitalisme» a pris la