Elle a raison, Martine Aubry. Le PS ne va pas passer l'hiver là-dessus - la confession de «mistake» devant les personnels du FMI, les déménagements du couple, son imminent retour en France, l'hypothétique festin de Sarcelles et jusqu'au diagnostic du docteur Rocard… (Non, Michel, l'addiction n'est pas une «maladie mentale», non plus que n'importe quelle forme de sexualité.) Dominique Strauss-Kahn rangé des berlines et des enjeux électoraux, son parti veut croire son affaire pliée, appelée à doucement se dissoudre dans de plus publiques et actuelles turpitudes (1).
Elle a tort, Martine Aubry. Le PS n’évacuera pas si aisément la question de la domination. Face à la dévotion quasi universelle au modèle économique capitaliste, la campagne présidentielle se nourrira avidement du scrupule Strauss-Kahn. Supputons qu’on y parlera sexe et genres, et dans des termes qui pourraient bien constituer une moderne et nouvelle déclinaison de l’idéologie sécuritaire.
L'UMP a compris cela et annoncé mardi la couleur en réclamant, dans un courrier adressé par quatre-vingts de ses élus au ministre de l'Education Chatel, le retrait de manuels scolaires faisant référence, en sus de l'identité biologique des individus, à la théorie des genres (Libération de mercredi), selon laquelle, pour le dire brièvement, on ne naît pas femme de ménage ou directeur du FMI, mais on le devient, et plus ou moins aisément selon qu'on est respectivement une femme ou un homme, tant l'interacti