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Libération
Billet

Glamour neutre

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publié le 17 septembre 2011 à 0h00

Ce pourrait être l’une de ces photographies poignantes que l’on trouve parfois scotchées aux devantures des laveries automatiques ou des supermarchés Lidl, avis de recherche malhabilement rédigé par des familles inquiètes après la disparition d’un proche jamais revenu de sa promenade quotidienne avec la petite chienne Malicka.

Ou encore le cliché d’un oncle, retrouvé par hasard au fond d’un tiroir parfumé à la lavande - pour chasser les mites. Image un peu jaunie de l’époque où, professeur de mathématiques, il fut immortalisé lors de son pot de départ à la retraite, quelques minutes après la découverte du cadeau commun de ses chers collègues : une couverture chauffante au césium radioactif, un prototype fabriqué par monsieur Glinglin, professeur de physique tourmenté mais habile de ses mains.

Il y a une beauté particulière de l’inexpressivité, du neutre, un genre de glamour gris houellebecquien dans cette image de la vie morne. On a presque envie de crier «Papa !» mais non, c’est Claude Guéant. En voilà un qui n’a pas fait l’école du rire. N’est pas Charasse qui veut. Guéant, le Mazarin de la Sarkozie pourrissante, l’araignée politique tissant la toile noire des réseaux occultes, le calculateur implacable organisant tous les dérapages tout en continuant d’indiquer au GPS la voie droite d’une République irréprochable. Dans le genre «vie morne», il faudra repasser. C’est plutôt du James Bond immobile, avec des cascades à l’hyper-ralenti, des ellipses angoissantes et des dialogue