Samedi
Surimpression
La Coupe du monde de rugby commence en Nouvelle-Zélande. J’aime ce sport. J’y ai joué naguère. Je me rappelle un match universitaire, à Montpellier, et le plaquage «cathédrale» que m’infligea un avant adverse. J’ai gardé de cet épisode la conviction que le philosophe compte peu, comparé au All Black. La France joue ce matin contre l’équipe nipponne. L’un de mes fils vit au Japon, avec sa femme japonaise et leurs deux enfants. J’ai vécu la catastrophe de Fukushima avec, en surimpression, le beau visage de mes chers petits Eurasiens.
A cause de cette Coupe du monde, je repense à la Nouvelle-Zélande. J'y étais en mission sur la Calypso du commandant Cousteau, en 1987. Les services secrets français venaient de couler le Rainbow Warrior de Greenpeace. En tant que Français, nous rasions les murs…
Puis nous avons cinglé vers les Cinquantièmes hurlants, dans des tempêtes sublimes, jusqu'àux îles Auckland entièrement rougies par les fleurs de petits arbres tordus nommés rata trees. Dans cette forêt de légende au milieu d'un infini de vagues, les gnomes et les lutins sont des manchots à l'œil d'or et des lions de mer de Hooker. Parfums mêlés des fleurs écarlates et du lait roté par les bébés otaries !
Dimanche
11 septembre
Impossible d’échapper à la question que posent les médias : quand et comment ai-je appris l’attentat contre les Twin Towers ? Je me souviens. Ce jour-là