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Libération

Primaire socialiste, la démocratie du naunaute

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publié le 23 septembre 2011 à 0h00

Décidément, lecteurs, lectrices, naunautes, naunautes, nous nous entendons mal, ne nous comprenons pas et vous vous méprenez. En faisant part ici, la semaine dernière, de ma décision de ne pas voter à la primaire socialiste, j’ai ouvert une boîte à gifles : et que je ne serais pas «de gauche», mais un agent sarkozyste infiltré, et que ne pas élire un socialiste les 9 et 16 octobre me disqualifierait pour voter à la présidentielle, et que je ne serais même pas un démocrate et quoi, encore ? Ah, oui… Que m’incomberait la responsabilité de tous les 21 avril du monde, à l’endroit en 2002, et je ne sais dans quelle sorte de remake dix ans après… Et cette façon d’asséner sans savoir, dans vos réactions outragées, est exemplaire d’une drôle de conception de cette démocratie dont sans cesse vous vous gargarisez.

J'ai déjà dit comme le programme commun à tous les prétendant(e)s de Solférino ne m'agréait pas, et, partant, que lui donner la caution de mon choix constituerait la première des malhonnêtetés. Ce sentiment va inéluctablement croissant, depuis que, comme trop prévisible, leurs désaccords marginaux ont cessé de les distinguer. Ne les identifient plus, sous la baguette des «enquêtes d'opinion», que des «styles», des apparences, des façons de se coiffer ou vêtir, et, dans leurs discours mêmes, la rondeur ou le fausset de la voix qui les prononce plutôt que leur contenu. Ainsi dépolitisée et désincarnant le parti, la primaire socialiste est-elle devenue cette «énigme», c