Alors que les féministes françaises se sont battues pour que la parole de Nafissatou Diallo soit crue et son agresseur condamné, elles font preuve d'une espèce de phobie à l'encontre de celle de Tristane Banon. Certes, elles parlaient de l'agression dont la jeune femme aurait été victime pour abonder dans le sens de la culpabilité de Dominique Strauss-Kahn à l'encontre de la camériste. Mais c'était avant que Tristane Banon ne porte plainte à son tour. Depuis qu'elle s'est décidée et qu'elle a fait ce que les féministes conseillent à toute femme se trouvant dans la même situation, elles se défaussent sous prétexte de ne pas vouloir se mêler d'une enquête en cours ou de tomber dans les pièges d'une «manœuvre politicienne».
Et lorsque dimanche, chez Claire Chazal, DSK qualifie l'agression que lui impute Tristane Banon d'«imaginaire», elles ne trouvent toujours pas ces propos sexistes et offensants pour toutes les femmes violées ni ne mettent en avant une quelconque «présomption de véracité de la parole de la victime», comme elles l'avaient si bien fait à l'occasion de l'autre affaire. Or, si l'on entend sa version des faits, Tristane Banon a le profil des victimes qui aurait donné des ailes dans la médiatisation de la plainte de Nafissatou Diallo pour «briser le silence». Par ailleurs, puisque les militantes féministes prétendent que DSK n'a pas été vraiment jugé pour l'offense qu'il aurait commise à New York, le plus logique serait qu'elles continuen