Oui, oui, bien sûr, la présomption d'innocence… N'empêche, ça fait drôle. Un vice-président de l'UMP et ex-ministre de l'Intérieur, certes déjà condamné pour injure raciale, qui appelle au téléphone son copain complice comparse d'ores et déjà placé en garde à vue pour lui dire sans barguigner : «Elle balance beaucoup apparemment, Hélène.» (Hélène, c'est la femme de Gaubert, le copain de l'ex-ministre ; Hortefeux, il s'appelle, l'ex-ministre). Ce verbe-là : elle balance ; ça fait drôle - enfin, drôle… -, ça secoue et ça révèle. D'un seul coup, en un seul mot comme un flash, toute la Sarkozie révélée, dont une page entière ne suffirait pour résumer les antécédents politico-délinquants, des rallies de Neuilly jusqu'aux valises de Karachi, en passant par… (mais non, décidément, pas la place.). Dans l'ombre de leurs parrains Balladur hier ou aujourd'hui Sarkozy, toute la clique des gominés en mocassins à glands ou chaussures à clous, tout un bottin de brigands mondains, sans morale et sans vocabulaire, censés constituer, sous la protection de magistrats parquetiers à la botte, un personnel politique en même temps qu'une garde rapprochée (1).
Dans la débâcle d’un Etat où les outrances du flic en chef Guéant ressemblent tous les jours un peu plus à des forfaitures, où une victoire de l’opposition, au Sénat, passe pour miracle aux yeux de ses vainqueurs mêmes, tandis que le néant Douillet remplace le rien Jouannot, ce paradoxe et cette expectative : ce système est m