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Libération

Hubert, mon ami de droite, en pleine déprime

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publié le 4 octobre 2011 à 0h00

J'ai passé un week-end atroce, épouvantable ! Dimanche, vers 1 heure du matin, je m'apprêtais à aller me coucher quand j'ai reçu un appel de mon ami Hubert, en larmes, hoquetant au téléphone : «T'avais raison, ils sont tous pourris à droite, pas un pour rattraper l'autre, je ne crois plus en rien, je suis perdu !» Hubert Lantier, on s'est connu au collège à Sainte-Croix de Neuilly. Mon ami Hubert a toujours été de droite, la jolie droite, celle avec des valeurs et des convictions… effondré au téléphone !

Dans un premier temps, j'ai pensé qu'il était bourré. Hubert est un bon vivant, un solide gaillard, passionné comme moi par le crozes- hermitage et le côte-rôtie. Vingt ans qu'on se dispute gentiment à parler politique. Hubert moque mon côté écolo bobo de gauche et moi, ses penchants vieille France, velours de chez Berteil et principes petit bourgeois : «Je roule dans la nouvelle DS de chez Citroën et j'en suis content.

- Hubert, elle ressemble à une DS, comme Ribéry ressemble à Brad Pitt !»

Au téléphone, Hubert pleure, crie, jure, je ne l'ai jamais vu dans cet état : «Guéant est un mafieux de la pire espèce, formé à l'école Pasqua, même son propre cœur ne le supporte plus. Cet été, en guise de protestation, il s'est arrêté de battre !» Hubert qui se met à parler comme Didier Porte, l'heure est grave, je prends ma voiture et je fonce chez lui, rue Daumier.

Lorsque j'arrive, Hubert, le poing levé, debout sur son balcon, chante l'Internation