A cette crise dans la crise, il fallait un visage - on allait dire : une figure. A cette accumulation d'affaires dont il n'importe plus qu'elles soient fondées (le vacarme des casseroles empilées suffit amplement à faire dans l'opinion un climat d'abord, et bientôt une publique conviction), il fallait une incarnation. Qui niera que le commissaire Michel Neyret, mieux connu sous la ronflante dénomination de «numéro 2 de la PJ lyonnaise» (enfin… ex-numéro 2), a la tête de l'emploi ?
S’il est rarement donné à un honnête citoyen comme moi l’occasion de mettre en examen un haut fonctionnaire policier pour délit de sale gueule, convenons que celui-ci donne envie. Moustache à la Mesrine, cheveu allongé sur la nuque à la mode des footballeurs est-allemands des années 80, chemise ouverte sur poitrail pileux façon Bernard-Henri Lévy de la même époque et d’où l’on croirait humer des fragrances de l’eau de toilette de Frédéric Lefebvre, esquissent un intéressant commencement de portrait-robot - même pour qui aurait, à l’endroit de Mesrine, de Bernard-Henri Lévy ou du football est-allemand, des complaisances coupables. Ajoutons-y un goût affiché pour les véhicules automobiles de marque Ferrari et les moucharabiehs des palaces étoilés de Marrakech, et constatons que l’individu n’est pas dépourvu de valeurs, fussent-elles tintinnabulantes telles gourmettes de garçon boucher, sinon de style. (Disons look et n’en parlons plus.)
Des collègues de la maison Poulaga et des thuriféraires,