De même qu'il y a «le marché» et «le terrain», il y a «l'axe franco-allemand». C'est un peu vague. Ce qu'on comprend est que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sont dans un bateau et nous dans la galère. L'amitié franco-allemande, on a du mal à saisir à quoi ça sert aux Allemands. Ils sont comme la fourmi qui aurait à faire face à une invasion de cigales à côté de quoi celle des sauterelles dans l'ancienne Egypte était juste de la rigolade : voici que surgissent à la suite toutes les cigales grecques, puis espagnoles, irlandaises, italiennes et peut-être bientôt françaises. Pour ne pas payer sa dette, une seule solution, la révolution. Les emprunts grecs, irlandais, espagnols, italiens et français vont-ils suivre la voie jadis ouverte par l'emprunt russe ? Ça tombe mal pour Nicolas Sarkozy, mais la dette, c'est le contraire du pouvoir d'achat. Travailler plus pour rembourser plus. Sur le principe, tout le monde est d'accord pour sauver les banques si ça nous sauve nous mais, curieusement, renflouer les banques paraît vider nos comptes. On a le sentiment d'être floué et renfloué à la fois, dans le même mouvement.
Ils peuvent nous filer tout l’argent qu’on veut, tout se passe comme si les Allemands restaient quand même en dette. Et que ce n’est l’intérêt de personne que la paix leur revienne trop cher. Notre amitié est pourtant inscrite dans l’histoire où défilent, avant Sarkozy-Merkel, tous les couples Chirac-Schröder, Mitterrand-Kohl, Giscard-Schmidt,