De temps à autre, comme pour donner du sens à leur «vie éternelle», ils ressortent leurs nippes et leurs gris-gris - soutanes, chasubles, ostensoirs et pesants bouts de bois portés à bras sur les parvis de leurs cathédrales, voire lors de passionnées courses de fond dont la Paris-Chartres demeure par chez nous la plus fameuse. Ça, c'est pour les grandes occasions - assomption, résurrection ou commémorations diverses, telle celle de naissance (dans leur jargon, on dit «nativité») du SDF de Bethléem. Ponctuellement, la base improvise d'autres liturgies, en banderoles et crucifix. Ainsi des adeptes de Civitas ou du Renouveau français, sous-traitants un peu fachos de la Vatican Inc., venus vagir leurs credos au Théâtre de la Ville, contre une pièce de Romeo Castellucci intitulée Sur le concept du visage du fils de Dieu.
Depuis des éternités que des cathos intégristes survivent dans et par le seul exercice de la censure de diverses productions culturelles restituant plus ou moins heureusement l’inéluctable mouvement du monde et des civilisations, rien là que de très ordinaire. Même l’invocation d’une prétendue «christianophobie» (censée faire pièce, sur un mode très binaire, à une «islamophobie» autrement nourrie par l’actualité) ne suffit pas à disperser les fragrances de naphtaline pétainiste de ces happenings surjoués dans leurs oripeaux rancis.
J'en étais là de mes réflexions lasses sur les avatars infinis d'une laïcité de toutes parts bafouée et vidée de son sens lors